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Soir religieux (I)Emile Verhaeren

Près du fleuve roulant vers l’horizon ses ors
Et ses pourpres et ses vagues entrefrappées,
S’ouvre et rayonne, ainsi qu’un grand faisceau d’épées,
L’abside ardente avec ses sveltes contreforts.

La nef allume auprès ses merveilleux décors :
Ses murailles de fer et de granit drapées,
Ses verrières d’émaux et de bijoux jaspées
Et ses cryptes, où sont couchés des géants morts ;

L’âme des jours anciens a traversé la pierre
De sa douleur, de son encens, de sa prière
Et resplendit dans les soleils des ostensoirs ;

Et tel, avec ses toits lustrés comme un pennage,
Le temple entier paraît surgir au fond des soirs,
Comme une chasse énorme, où dort le moyen âge.

Recueil : Les moines

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Publié dansEmile VerhaerenPoètes

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