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La jeune morteJose-Maria De Heredia

Qui que tu sois, Vivant, passe vite parmi
L’herbe du tertre où gît ma cendre inconsolée ;
Ne foule point les fleurs de l’humble mausolée
D’où j’écoute ramper le lierre et la fourmi.

Tu t’arrêtes ? Un chant de colombe a gémi.
Non ! qu’elle ne soit pas sur ma tombe immolée !
Si tu veux m’être cher, donnelui la volée.
La vie est si douce, ah ! laissela vivre, ami.

Le saistu ? Sous le myrte enguirlandant la porte,
Épouse et vierge, au seuil nuptial, je suis morte,
Si proche et déjà loin de celui que j’aimais.

Mes yeux se sont fermés à la lumière heureuse,
Et maintenant j’habite, hélas ! et pour jamais,
L’inexorable Érèbe et la Nuit Ténébreuse.

Les Trophées

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Publié dansJose-Maria De HerediaPoètes

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