Aller directement au contenu

En envoyant un pot de fleursStephane Mallarme

Minuit au vieux beffroi : l’ombre dort, et la lune
Se joue en l’aile noire et morne dont la nuit,
Sombre corbeau, nous voile. Au ciel l’étoile fuit.
Mille voix du plaisir voltigent à moi : l’une

M’apporte ris, baisers, chants de délire : suit
Une fanfare où Strauss fait tournoyer la brune
Au pied leste, au sein nu, que sa jupe importune.
Tes masques ! carnaval ! tes grelots ! joyeux bruit !

Et moi, je dors d’un oeil, et je vous dis, Marie,
Qu’en son vase embaumé votre fleur est ravie
D’éclore sous vos mains, et tressaille au bonheur

De vivre et se faner un soir sur votre coeur !
Ah ! d’une aurore au soir dût s’envoler ma vie
Comme un rêve, fleurette, oui, ton sort, je l’envie !

Recueil : Autres poèmes

Lectures : 0
Publié dansPoètesStephane Mallarme

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *