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Il ne me faut plus qu’un air de flûtePaul Verlaine

à Francis Poictevin.

Il ne me faut plus qu’un air de flûte,
Très lointain en des couchants éteints.
Je suis si fatigué de la lutte
Qu’il ne me faut plus qu’un air de flûte
Très éteint en des couchants lointains.

Ah, plus le clairon fou de l’aurore !
Le courage est las d’aller plus loin.
Il veut et ne peut marcher encore
Au son du clairon fou de l’aurore :
C’est d’un chant berceur qu’il a besoin.

La rouge action de la journée
N’est plus qu’un rêve courbaturé
Pour sa tête encor que couronnée,
Et la victoire de la journée
Flotte en son demisommeil lauré.

Femme, sois à ce héros, qui bute
D’avoir marché sans cesse en avant,
L’huile sur son corps après la lutte :
Plus du clairon fou : la molle flûte !
La paix dans son coeur dorénavant.

Epigrammes

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Publié dansPaul VerlainePoètes

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