Aller directement au contenu

Plutôt la mort me vienne dévorerEtienne Jodelle

Plutôt la mort me vienne dévorer,
Et engloutir dans l’abîme profonde
Du gouffre obscur de l’oblivieuse onde,
Qu’autre que toi, l’on me voit adorer.

Mon bracelet, je te veux honorer
Comme mon plus précieux en ce monde :
Aussi vienstu d’une perruque blonde,
Qui pourrait l’or le plus beau redorer.

Mon bracelet, mon cher mignon, je t’aime
Plus que mes yeux, que mon coeur, ni moimême,
Et me seras à jamais aussi cher

Que de mes yeux m’est chère la prunelle ;
Si que le temps ni autre amour nouvelle
Ne te feront de mon bras delâcher.

Recueil : Contr’amours

Lectures : 0
Publié dansEtienne JodellePoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *