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Je m’étoy retiré du peuple, et solitaireEtienne Jodelle

Je m’étoy retiré du peuple, et solitaire
Je tachoy tous les jours de jouir sainctement
Des celestes vertus, que jadis justement
Jupiter retira des yeux du populaire.

Ja les unes venoyent devers moy se retraire,
Les autres j’appelloy de moment en moment
Quand l’amour traistre helas! (las trop fatalement)
Ce fut, ô ma Pandore, en mall’heure me plaire :

Je vy, je vins, je prins, mais m’assurant ton vaisseau,
Tu vins lacher sur moy un esquadron nouveau
De vices monstrueux, qui mes vertus m’emblerent.

Ha ! si les Dieux ont fait pour mesme cruauté
Deux Pandores, au moins que n’astu la beauté,
Puis que de tout leur beau la premiere ils comblerent !

Contr’amours

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Publié dansEtienne JodellePoètes

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