Aller directement au contenu

Si tu veux sûrement en cour te maintenirJoachim du Bellay

Si tu veux sûrement en cour te maintenir,
Le silence, Ronsard, te soit comme un décret.
Qui baille à son ami la clef de son secret,
Le fait de son ami son maître devenir.

Tu dois encor, Ronsard, ce me semble, tenir
Avec ton ennemi quelque moyen discret,
Et faisant contre lui, montrer qu’à ton regret
Le seul devoir te fait en ces termes venir.

Nous voyons bien souvent une longue amitié
Se changer pour un rien en fière inimitié,
Et la haine en amour souvent se transformer.

Dont (vu le temps qui court) il ne faut s’ébahir.
Aime donques, Ronsard, comme pouvant haïr,
Haïs donques, Ronsard, comme pouvant aimer.

Recueil : Les Regrets

Lectures : 0
Publié dansJoachim du BellayPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *