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RêvesRobert Desnos

Poser sa tête sur un oreiller

Et sur cet oreiller dormir

Et dormant rêver

À des choses curieuses ou d’avenir,
Rêvant croire à ce qu’on rêve

Et rêvant garder la notion

De la vie qui passe sans trêve

Du soir à l’aube sans rémission.
Ceci est presque normal,

Ceci est presque délicieux

Mais je plains ceux

Qui dorment vite et mal,
Et, mal éveillés, rêvent en marchant.
Ainsi j’ai marché autrefois,

J’ai marché, agi en rêvant,

Prenant les rues pour les allées d’un bois.
Une place pour les rêves

Mais les rêves à leur place.

1936

Lectures : 1
Publié dansPoètesRobert Desnos

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