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HérodiadeTheodore de Banville

Car elle était vraiment princesse : c’était la

reine de Judée, la femme d’Hérode, celle qui a

demandé la tête de Jean-Baptiste.

Henri Heine, Atta Troll.
Ses yeux sont transparents comme l’eau du Jourdain.

Elle a de lourds colliers et des pendants d’oreilles ;

Elle est plus douce à voir que le raisin des treilles,

Et la rose des bois a peur de son dédain.
Elle rit et folâtre avec un air badin,

Laissant de sa jeunesse éclater les merveilles.

Sa lèvre est écarlate, et ses dents sont pareilles

Pour la blancheur aux lis orgueilleux du jardin.
Voyez-la, voyez-la venir, la jeune reine !

Un petit page noir tient sa robe qui traîne

En flots voluptueux le long du corridor.
Sur ses doigts le rubis, le saphir, l’améthyste

Font resplendir leurs feux charmants : dans un plat d’or

Elle porte le chef sanglant de Jean Baptiste.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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