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ExeatTheodore de Banville

Le vieil Hiver aux pieds lourds

Est bien loin, s’il court toujours

En portant sa chaufferette.

Allez-vous-en, Turlurette.
Sans peur de son rire amer,

Il fait bon près de la mer

Fumer une cigarette.

Allez-vous-en, Turlurette.
Vous entendrez, ingénus

Les petits Désirs tout nus

Baiser votre collerette.

Allez-vous-en, Turlurette.
Puis vous irez sous le flot,

Qui chante avec un sanglot,

Mais qui sait conter fleurette.

Allez-vous-en, Turlurette.
Car le grand infini bleu

Embrase du même feu

La reine et la bergerette.

Allez-vous-en, Turlurette.
Oui, peut-être, on le pressent,

Une écume, vous pressant,

Vous parlera d’amourette.

Allez-vous-en, Turlurette.
Mais, pareille aux floraisons,

Vous conterez vos raisons

A cette vague indiscrète.

Allez-vous-en, Turlurette.
23 juin 1888.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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