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Ballade pour les ParisiennesTheodore de Banville

On voit partout, chez les Teutons

Et chez le Mormon polygame,

Des Iris et des Jeannetons

Fort dignes de l’épithalame;

Et Vienne a, tout comme Bergame,

Des anges dont on est épris;

Quant à ce qu’on nomme: la femme,

C’est un article de Paris.
Elle est bouchère, et nous, moutons.

C’est le plus divin amalgame

De lys, de roses, de festons.

Il ne faut pas qu’on la diffame!

Elle ment comme un vrai programme;

Pour sa folle dent de souris,

Malheur à tout ce qu’elle entame:

C’est un article de Paris.
Avec ses appétits gloutons

Et sous son linge à fine trame,

Elle avale des feuilletons

Et se délecte au mélodrame.

Celle pour qui tomba Pergame

Changeait moins souvent de maris

Qu’elle, soit dit sans épigramme!

C’est un article de Paris.
Envoi.
Je ne saurais changer de gamme:

La femme est un joyau de prix

Qui vaut son pesant d’or; mais, dame!

C’est un article de Paris.
Mai 1869.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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