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La RenaissanceTheodore de Banville

Ameine avecques toy la Cyprienne sainte…

Ronsard, Églogue II.

On a dit qu’une vierge à la parure d’or

Sur l’épaule des flots vint de Cypre à Cythère,

Et que ses pieds polis, en caressant la terre,

À chacun de ses pas laissèrent un trésor.
L’oiseau vermeil, qui chante en prenant son essor,

Emplit d’enchantements la forêt solitaire,

Et les ruisseaux glacés où l’on se désaltère,

Sentirent dans leurs flots plus de fraîcheur encor.
La fleur s’ouvrit plus pure aux baisers de la brise,

Et sous les myrtes verts, la vierge plus éprise

Releva dans ses bras son amant à genoux.
De même quand plus tard, autre Anadyomène,

La Renaissance vint, et rayonna sur nous,

Toute chose fleurit au fond de l’âme humaine.
Juin 1842.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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