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Le PompierTheodore de Banville

Un oeil crevé, le front déchiré par les flammes,

Et n’ayant plus qu’un peu de vie en son oeil blanc,

Ce pompier tout couvert de poussière et de sang

Expirait dans la nuit et dans la boue infâmes.
O philanthrope ému, tandis que tu déclames,

Une poutre embrasée avait troué son flanc.

Pour la première fois ayant quitté son rang,

Il s’en allait, tragique et seul, où vont les âmes.
Au bord du lit de camp, dans le poste éveillé

Pour l’accueillir, son bras velu traînait, souillé

Partout d’un sang épais et noir comme une lie.
Je voyais près de moi pendre ce bras guerrier,

Et j’y lus: Pour la vie amour a Rosalie,

Inscrit en rose dans un rameau de laurier.
Juillet 1868.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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