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A Gabriel MarcTheodore de Banville

La Rime est tout, mon cher cousin Gabriel Marc!

Elle est l’oiseau qui passe et dont l’aile nous touche;

Elle est la pourpre en fleur que Rose a sur sa bouche

Quand le riant Wateau nous entraîne en son parc.
Quand l’étranger, Talbot ou Suffolk ou Bismarck

Boit le vin de nos ceps et dans nos draps se couche,

La Rime éclate alors, vengeresse et farouche

Comme la claire épée au poing de Jeanne d’Arc.
Aimons-la d’un coeur libre et d’un esprit agile!

Car la Rime est pour nous le code et l’évangile,

Et le degré qui monte aux paradis du ciel.
Mais la Lyre est malade en ce temps réaliste:

C’est pourquoi soignons bien nos rimes, Gabriel

Au fier nom d’ange, MARC au nom d’évangéliste!

14 mars 1875.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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