Aller directement au contenu

LandrolTheodore de Banville

Landrol, ô deuil! terreur! extase!

O Koning! Landrol est resté

Quarante ans, et plus, au Gymnase.

O noir destin! sort détesté!
A présent, son pauvre coeur tremble.

Inquiet, prêt à se troubler,

Ce martyr murmure: Il me semble

Que je voudrais bien m’en aller.
Mais Scribe, qu’un laurier décore,

Apparaît dans les airs flottants

Et dit à Landrol: Reste encore.

Landrol répond: Combien de temps?
Mais, blêmi par de tristes rages,

Scribe prend un air solennel.

Et l’on voit passer des orages

Sur le front de ce colonel.
Des Cunégondes et des Thècles

Passent, mystérieux témoins,

Dans ses yeux clairs. — Trois mille siècles,

Dit-il. Ou quatre. Plus ou moins.
Landrol dit: Mais quoi! la vallée

Frissonnante de Josaphat

Délivrera mon âme ailée.

Mais feu Scribe lui répond: Fat!
Quand on résiste, je m’obstine,

Et dans l’infini radieux

Tu joueras Michel et Christine

Après la mort de tous les Dieux!
9 juin 1888.

Lectures : 0
Publié dansPoètesTheodore de Banville

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *