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Ballade pour annoncer le PrintempsTheodore de Banville

Elle frémit, la brise pure,

Dans ce beau jardin de féerie

Où le ruisseau jaseur murmure.

Le printemps affolé varie

Sa merveilleuse broderie,

L’eau chante sous les passerelles;

Tout tressaille dans la prairie

A la façon des tourterelles.
Les arbres dans l’allée obscure

Où babille la causerie

Laissent leur jeune chevelure

Flotter avec coquetterie.

C’est le temps où le ciel vous crie

D’oublier chagrins et querelles,

Et de vivre en galanterie

A la façon des tourterelles.
L’insecte court dans la verdure.

Le bois est plein de rêverie;

La nymphe a quitté sa ceinture,

Le sylphe avec idolâtrie

Baise la pelouse fleurie,

Les fleurs ont ouvert leurs ombrelles;

Enfants, il faut qu’on se marie

A la façon des tourterelles.
Envoi.
La colombe murmure et prie

Et chuchote sur les tourelles:

Mariez-vous, belle Marie,

A la façon des tourterelles.
Avril 1861.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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