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À Philoxène BoyerTheodore de Banville

David, brûlé de pures flammes,

Dans un chant aux notes divines,

Pour faire soupirer deux âmes

Croise des rimes féminines.
La Volupté ravie embrase

Tout ce cantique des cantiques,

Et jamais si suave extase

Ne charma les odes antiques.
On dirait deux blanches colombes

Que les feux de l’amour meurtrissent,

Roucoulant au-dessus des tombes

Au mois où les roses fleurissent.
Si comme toi, quand tu te penches

Sur sa féerie où tout respire,

J’avais entrevu sous les branches

Le songe étoilé de Shakspere,
Je voudrais écrire un poëme

Dans ce rhythme des cœurs fidèles,

Aussi doux que le mot : Je t’aime,

Et rempli de langueurs mortelles,
Et, comme dans une peinture

Où se lamente le génie,

Toutes les voix de la nature

Pleureraient dans ma symphonie.
Juin 1856.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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