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Ballade pour une aux cheveux dorésTheodore de Banville

Cypris comme toi, fleur d’amour,

Eut cet adorable enjouement,

Cette lèvre dont le contour

M’attire comme un doux aimant,

Et tout ce resplendissement

D’un incomparable trésor,

Prunelles de clair diamant,

Sourcils d’ébène et frisons d’or.
Tes cheveux, en chaque détour,

Ont comme le bruissement

Du flot bleu qui baigne la tour.

En toi, pour des regards d’amant

Tout est le miracle charmant

Que ton âme embellit encor,

Roses, neiges, enchantement,

Sourcils d’ébène et frisons d’or.
Et tout nous ravit tour à tour,

Roses faites d’embrasement,

Cheveux plus vermeils que le jour,

Sein plus blanc que le pur froment,

Yeux profonds, qu’emplit fièrement

De lumière, un profond décor

D’étoiles et de firmament,

Sourcils d’ébène et frisons d’or.
Envoi.
O chère joie! ô cher tourment!

Ma strophe au gracieux essor

Mêle, en son éblouissement,

Sourcils d’ébène et frisons d’or!
Février 1861.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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