Aller directement au contenu

ÉgléTheodore de Banville

Sous le lourd fleuve d’or qui va le caressant,

Avec ses sombres yeux et sa bouche de rose,

Le visage d’Églé, fait pour l’apothéose,

Apparaît, comme au ciel un astre éblouissant.
Dans sa prunelle en feu rit le désir naissant,

Et du col au talon qui sur le sol se pose,

Sur le torse, où le lys a mis sa neige éclose,

La ligne glorieuse et tranquille descend.
Toute troublée encor par le songe nocturne,

Églé lève ses bras comme des anses d’urne,

Et prend ses grands cheveux, mêlés par le sommeil.
Un frissonnant rayon de lumière glisse entre

Ses jeunes seins, baisant leur bout rose et vermeil,

Et met dans la clarté la blancheur de son ventre.
Villa de Banville, 29 octobre 1884

Lectures : 0
Publié dansPoètesTheodore de Banville

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *