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Toute cette nuit nous avons…Theodore de Banville

Toute cette nuit nous avons

Relu le vieil ami Shakspere

Aux beaux endroits que nous savons,

Et voici que la nuit expire.
Nous avons longtemps veillé, mais

Nous lisions le poëte unique,

Et la sombre nuit n’eut jamais

Plus d’étoiles à sa tunique.
Phoebé, qu’en riant nous troublons,

Va s’enfuir, et le jour va naître,

Et ma voisine aux cheveux blonds

Viendra se mettre à sa fenêtre.
Ah ! lorsque vous allez venir,

Ma voisine, en jupe de toile,

Nous ne suivrons du souvenir

Aucun beau vers, aucune étoile.
Vous apparaîtrez comme un lys,

Avec votre guimpe croisée,

Au milieu des volubilis

Qui couronnent votre croisée ;
Et nous, nous analyserons,

Sans redouter qu’elle nous mente,

Sous son rideau de liserons

Votre tête simple et charmante.
Avril 1843.

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Publié dansPoètesTheodore de Banville

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