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JalousieFrancois Tristan Lhermite

Telle qu’était Diane, alors qu’imprudemment

L’infortuné chasseur la voyait toute nue,

Telle dedans un bain Clorinde s’est tenue,

N’ayant le corps vêtu que d’un moite élément.
Quelque dieu dans ces eaux caché secrètement

A vu tous les appas dont la belle est pourvue,

Mais s’il n’en avait eu seulement que la vue,

Je serais moins jaloux de son contentement.
Le traître, l’insolent, n’étant qu’une eau versée,

L’a baisée en tous lieux, l’a toujours embrassée ;

J’enrage de colère à m’en ressouvenir.
Cependant cet objet dont je suis idolâtre

Après tous ces excès n’a fait pour le punir

Que donner à son onde une couleur d’albâtre.

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Publié dansFrancois Tristan LhermitePoètes

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