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11 – Presque en dehors du ciel, ancre entre deux montagnes…Pablo Neruda

Presque en dehors du ciel, ancre entre deux montagnes,

le croissant de la lune.

Tournante, errante nuit, terrassière des yeux,

pour compter les étoiles dans la mare, en morceaux.
Elle est la croix de deuil entre mes sourcils, elle fuit.

Forge de métaux bleus, nuits de lutte cachée,

tourne mon coeur, et c’est un volant fou.

Fille venue de loin, apportée de si loin,

son regard est parfois un éclair sous le ciel.

Incessante complainte et tempête tourbillonnant dans sa furie,

au-dessus de mon coeur passe sans t’arrêter.

Détruis, disperse, emporte, ô vent des sépultures, ta racine assoupie.

De l’autre côté d’elle arrache les grands arbres.

Mais toi, épi, question de fumée, fille claire.

La fille née du vent et des feuilles illuminées.

Par-delà les montagnes nocturnes, lis blanc de l’incendie

ah! je ne peux rien dire! De toute chose elle était faite.
Couteau de l’anxiété qui partagea mon coeur

c’est l’heure de cheminer, sur un chemin sans son sourire.

Tempête, fossoyeur des cloches, trouble et nouvel essor de la tourmente,

Pourquoi la toucher, pourquoi l’attrister maintenant.
Ah! suivre le chemin qui s’éloigne de tout,

que ne fermeront pas la mort, l’hiver, l’angoisse

avec leurs yeux ouverts au coeur de la rosée

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Publié dansPablo NerudaPoètes

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