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PrièreRosemonde Gerard

Seigneur, pardonnez-moi. Parmi l’avoine grise,

J’ai trop aimé les soirs, les fleurs, et les fourmis ;

Je préférais, aux lys d’argent de votre église,

Ceux, dans les sentiers frais, que vous-même aviez mis.
Seigneur, pardonnez-moi. Parmi l’heure indécise,

J’ai pris l’astre du ciel pour un doute éclairci ;

Et, d’un cœur plus penché que le clocher de Pise,

J’ai pris le ver luisant pour une étoile aussi.
Comment pouviez-vous donc écouter ma prière

Quand, par une fenêtre, un parfum de bruyère

Suffisait pour troubler mon cœur qui palpitait ?
Seigneur, chaque printemps dictait la parabole

De mon âme si grave et pourtant si frivole…

Et je n’ai su prier qu’en mots que j’inventais !

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Publié dansPoètesRosemonde Gerard

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