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La mer ma seule inspiratriceJacques Prevel

La mer ma seule inspiratrice

Est venue se plaindre auprès de moi

De tant de néant de tant d’eau perdue de tant de larmes perdues
La mer je l’ai tant aimée

J »ai vécu près d’elle, près d’elle je suis resté couché

Écoutant la plainte rauque et navrante

Qui promettait de la servir et de l’aimer toujours
Et je suis parti affamé de gloire

Vers les hommes, oubliant la mer

Oubliant les départs à l’aube, l’eau sans limite éternelle

Où je m’étais roulé adolescent
Je suis tombé très bas dans la poussière

Meurtri et perdant mon sang

Je n’étais pas fait pour vivre parmi les murailles obscures

J’ai trahi, j’ai payé la mer ne veut plus de moi et mon cœur est brisé

La mer c’était ma seule amie, ma seule inspiratrice

Si elle se retire jamais je n’écrirai le chant

Qui gronde en moi et qui m’étranglera
22 août 1950

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Publié dansJacques PrevelPoètes

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