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AmourClaude Roy

Les bidons du laitier le chant du rossignol le grondement lointain du métro souterrain n’éveillent pas les morts dormant à l’entresol

Roméo Roméo Juliette tend la main

Orphée cherche Eurydice en vain dans le couloir

mais le réveil sonne et c’est déjà demain

et c’est déjà ce soir et déjà Paris-Soir

déjà le résultat des courses du destin

et déjà l’apéro que l’on siffle au comptoir

Le boulanger distrait colle un ticket de pain Tristan appelle Iseut mais Tristan perd son temps et la Mort en bâillant s’en va clopant-clopin.

La Mort s’en va Quand on est mort c’est pour

longtemps Mais moi j’ai dans mes bras une fille endormie à qui je fais l’amour sorte de passe-temps

Mais moi j’ai dans mes bras une fille endormie.

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Publié dansClaude RoyPoètes

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