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L’eau discrèteClaude Roy

Une eau glacée qui coule
On l’entend sans la voir (La pensée de l’été qui chantonne sous l’herbe)
Les toutes petites abeilles noires leur bourdon continu (Le rêve que le soleil fait à bouche fermée)

À onze heures en août le monde est transparent
Il sera brûlant après la méridienne
Une très modeste éternité baigne de clarté vive l’eau qui court les abeilles le soleil triomphant

Une éphémère éternité qui nous habite toi et moi
Elle fondra dans le jour comme le sucre dans l’eau comme le temps dans le temps

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Publié dansClaude RoyPoètes

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