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Dimanche des Rameaux…Francis Jammes

À Paul Lafond.
Dimanche

des Rameaux…

Les blancs hameaux,

les ormeaux,

les sureaux,

les roseaux,

les fuseaux,

les bestiaux

s’endorment

comme

des oiseaux.
À l’ombre des feuilles,

les eaux lentes

se recueillent

dimanchement.
Ô Rousseau !

Où sont

les sons

des chalumeaux ?
Les moutons

sur les prairies

fleuries

sont monotones.
J’ai accompagné

le long des haies

matinales

le facteur rural…
Les cloches sonnaient larges

et toutes,

comme des gouttes

d’orage.
Mon cœur fleurissait

et je prosternais

mon âme

inquiète et calme
vers les noires

éminences

des coteaux sur

qui est l’azur.
Les nuages blancs,

malgré le beau temps,

semblaient lourds

d’eau d’ouragan.
Nous sommes allés

dans les allées

creusées par les

ondées.
Les murs des chaumières

avaient des éviers

de pierre,

de fougères et de lierre.
Maintenant je prie,

ô mon Dieu, mon Dieu,

devant le ciel bleu

où un moineau crie.

1897.

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Publié dansFrancis JammesPoètes

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