Aller directement au contenu

Le Monde Plate-FormePierre Reverdy

La moitié de tout ce qu’on pouvait voir glissait.

Il y avait des danseurs près des phares et des pas de lumière.

Tout le monde dormait.

D’une masse d’arbres dont on ne distinguait que l’ombre — l’ombre qui marchait en se séparant des feuilles, une aile se dégagea, peu à peu, secouant la lune dans un

battement rapide et mou.
L’air se tenait tout entier.

Le pavé glissant ne supportait plus aucune audace et pourtant c’était en pleine ville, en pleine nuit — le ciel se rattachant à la terre aux maisons du faubourg.

Les passants avaient escaladé un autre monde qu’ils regardaient en souriant.

Mais on ne savait pas s’ils resteraient plus longtemps là ou s’ils iraient tomber enfin dans l’autre sens de la ruelle.

Pierre Reverdy

Lectures : 0
Publié dansPierre ReverdyPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *