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Mouvement InternePierre Reverdy

Sa face écarlate illumine la chambre où il est seul. Seul avec son portrait qui bouge dans la glace. Est-ce bien lui? Serait-ce l’œil d’un autre? Il n’en aurait pas peur. Son

pied manque le sol et il avance en éclatant de rire. Il croit que cette tête parle — celle qu’il a devant lui, ivre, les yeux ouverts.
Le plafond s’abaisse, les murs vont éclater et il rit. Il rit au feu qui lui chauffe le ventre; à la pendule qui bat comme son cœur. La chambre roule — ce bateau dont le

mât craquerait s’il faisait plus de vent. Et, sans s’apercevoir qu’il tombe, sur le lit où il va s’endormir, il croit encore rêver que les vagues l’emportent. Trop loin. Il n’y a

plus rien que le rire idiot du réveil et le mouvement inquiétant de la porte.

Pierre Reverdy

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Publié dansPierre ReverdyPoètes

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