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On Peut Bien MieuxPierre Reverdy

Les voiles blancs s’effacent découvrant la prairie
L’eau s’agite dans les ornières

Derrière le bois les champs et la chaumière
Les cheminées jouent au ballon dès le réveil

Le soleil monte et redescend
En bas quelqu’un passe et attend

Son visage est sans caractère

Toutes les rides de la terre sur la tête du labouieui

Tout ça pour faire mieux comprendre mon malheur

Quand les coquelicots vivants de la prairie

Se mettent à saigner sur la maison d’en face

Quand les vitres de leurs lueurs percent la nuit

Et qu’un rêve obscur me tracasse

Plus personne ne part

Et dans un tourbillon

La voiture vide qui passe Écrase le bruit qui se tasse
Dans le cirque noir d’à côté

C’est alors le passage inexplicable d’un pas trop lourd sur le pavé.
Alors que la lumière craque
Alors que le circuit du jour est achevé
Que le cœur et l’esprit s’écartent

Pour gagner le repos chacun de son côté

Pierre Reverdy

Lectures : 1
Publié dansPierre ReverdyPoètes

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