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Droit Vers la MortPierre Reverdy

Le matin allait à peine ouvrir son œil

Sur la route où passaient les hommes gigantesques

Seul il roulait sa boule parmi les yeux indifférents

Toute sa peine est étrangère aux autres et lui ne
cherche pas à savoir s’ils en ont

Où va-t-on
Les trains bondés sont des portées musicales sonores

Suprêmes voix elles s’accrochent aux fils

Retombent sur les rails et partent

En télégrammes éplorés
On s’attend l’espoir veille sur la route et dans le foyer
Demain
Le soir ferme sur lui une immense paupière
Et la peur durera autant que la lumière
Il faut passer un espace infernal

Risquer plus que l’on n’a

Et partir revenir s’en aller
Plus de larmes enfin dans un cœur desséché

Un tourbillon l’a pris —

Et lorsque dans la nuit il tomba pour jamais

Personne n’entendit le nom qu’il prononçait

Pierre Reverdy
Mort

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Publié dansPierre ReverdyPoètes

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