Ma jeunesse est finie
Ma jeunesse est partie
Je reste sur le cul
avec quarante ans d’âge
J’ai pris le pucelage
de la maturité
Me voilà qui grisonne
me voilà qui bedonne
je tousse et je déconne
déjà déjà déjà
Ah quand j’étais jeune homme
que j’étais heureux! comme
un lézard au soleil
regardant mes orteils
brunir au bord de l’eau
et mon abencérage
dresser son chapiteau
Les années comptaient peu
les jours étaient légers
et toutes les nuits douces
Le ciel était bien bleu
les lunes étaient rondes
la neige était bien tiède les blondes étaient blondes
J’avais une cravate en soi-e naturelle le mollet fort agreste le pied bon comme l’œil oui oui mais maintenant c’est bien bien différent suis suis à bout de course je dévale la pente dies irae dies illa sic ibo ad astra mais comme ce farceur tombant d’un ascenseur disait aux spectateurs des différents étages qui le regardaient choir « jusqu’à présent ma foi ça ne va pas trop mal j’espère fermement que ça continuera encore un peu comme ça » ainsi malgré les ans la ride et l’urinai le bide et l’emphysème la toux et un moral tant soit peu nostalgique philosophiquement je vieillis essayant de jouïr de mon reste
Sans feu et sans charbon sans lard et sans lardons sans œufs sans cinéma
sans ouisqui sans soda sans beurre sans taksi sans thé ni chocolat j’écris quelques poèmes qui valent je l’espère ceux que j’élaborais lorsque j’avais vingt ans je les signais d’ailleurs de la même façon q-u-e-n-e-a-u-r-a-i grec mond
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