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L’aube évapore le nouveau-néRaymond Queneau

Le calme désert allume le calumet de la paix

C’est un marathon en gésine

Un rossignol sur un cloaque

Du plan au point l’aviateur dessine l’Amérique à la clef

L’armure à la claque en bois

La crapule à la crapaudine

La crapaudine au crapouillot

Vole mèrel
Les natifs de cette région désossée

Où naquirent les fins mufles de la piscine

S’apprêtent à déserter la caserne sur pilotis

Par-dessus des plaies criantes des abîmes de malheur

Sept tamariniers croissent

Les hivers mécréants

Les nuits natatoires

Les dépêches élastiques

Pamphlet de la nature hétérodoxe

Le froid gèle les plantons de l’argent

Au crépuscule les salons se nouent en guirlande

Autour des journées alanguies

Par les chaleurs privées

Les citadins rentrent après les panoramas
Idéogrammes écrits par des entités plus mouvantes Écluse des éclats de cerveaux
Le hasard plane sur les prisons décoratives
Où l’on voit gravés les sept phantasmes des injures navigables et les huit sommeils de la potasse caustique
Le jour en porcelaine promenade
Balubre

Sur les pentes de l’analogie
Se brisent muettes trois sphères irisées
Danseuses et mendiantes
Fleurs spécieuses aux doigts joints
Les mots qui se passaient des ombres de réalité
Moururent
En expirant révélèrent leurs pères
Purs ils se sont ternis dans de3 marches rapides
Pour vivre ils se sont faits ouvriers ou boxeurs
Dans les plaines qu’habitent les êtres étoiles au centre magnétique et les arbres dont le feuillage est semblable aux poumons d’animaux exposés dans les boucheries
Les pastels de la vue apprirent à marcher
Leurs maîtres méditaient dos plantes irréelles
Qui portaient aux oiseaux les lois et les décrets
Les assassins attendent la venue des pères du langage
Un cosaque à fond de pantalon en cuir les guide
Sur les maisons où les horizons ahuris se lavent le» doigts en silence quatre princes

Attendent la sortie des cinémas

Cartilages dévastés braise des plaisirs

La foire des trésors à venir

S’est ouverte entre deux murs d’antimoine

Les quatre princes sont morts

Trente-six chirurgiens disposent au fond de leur cercueil des journaux métalliques et des bouteilles de stout

D’eau teintée la vie meurt auprès des sources

Qui languissent par le vol des oies

Pervenches des roseaux la nuit la gare

Garde étoilée étoffée de splendeur

Les épices enveloppées de manteaux caprices

Des buissons combattent avec courage

Crépitement des noires étincelles aux poudreries des

navires échappés
Place aux coffre-forts usagés meurtres des doigts

anciens
Jaguars cachés derrière les arbres de la rive
A quoi bon nager entre deux temps
Les immigrés fangeux les mégères croupissantes
Menstrues asphyxiées océaniques
Le sarcome s’effiloche

La vérole auréolée sur la guimbarde ou le fiacre
Présente à
Euler la division du fluor du brome et de

l’iode
Poinçon de l’ouvroir surcharge de l’ovaire
LeB papiers de
Chine à six étages de six mille mètres

les séparent des plombs sordides où mugissent les

veaux lassés lancés à bout de bras par un boiteux implicite

A l’annonce de la-maturation de la lavande
Il s’élance

Plane et atterrit sur un baldaquin où la mort l’attend
L amour latent

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Publié dansPoètesRaymond Queneau

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