Aller directement au contenu

NégresseGeo Norge Georges Mogin

Couleur de peau.

Mais couleur de pensée ?

Couleur d’amour ?

De l’encre dans un cœur.

Des battements de couleur plus foncée ? –

Non. la peau, c’est assez pour la noirceur.
Elle a des cils.

Puis en quel métal sont-ce ?

D’argent ?

De fer ?

Cils de biche ou de fée.

Je dis des cils que les

Afriques foncent

Sur un regard de la couleur cafée.
Plus rien à dire ?

Oh. si : les mains, les paumes.

Sera-ce encor d’ébène qu’il s’agit ?

Vœux incongrus qui formeraient un psaume

Où de ténèbre un cœur est assagi ?
Statue enfin, mais qui bouge et qui bouge

Dans son tropique où glisse le serpent.

Car le désir se fait grave et rampant.

Au fond du noir, les coraux sont plus rouges.
Qu’importe, on l’aime.

Et que toute mémoire

En elle pose un vol de nuit sans feux.

Le vent du monde invente ce qu’il veut

Et que n’étant pas blanche, elle fût noire.

Norge

Lectures : 0
Publié dansGeo Norge Georges MoginPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *