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La Fille de FabriqueGeo Norge Georges Mogin

La fille de fabrique

A souvent mal au cœur.

Mon

Dieu, cette pâleur.

C’est quand l’amour la pique

Pour un garçon blagueur.
Un brusque, un joli-cœur

Qui sait toucher aux filles.

Qui dit : c’est pour la vie.

Donne-moi
tout !

Malheur.

Malheur à qui s’y fie.
«Mon

Lou, mon chou, ma rcir

Je veux ton goût, ton corps.» Ça lui frissonne encore

Avec le cri si fort

Des musiques foraines.
Ça griffe et ça lancine

Minou.

Mina.

Mimine -Ça sonne plus profond

Que les appels si longs

Des sirènes d’usine.
Parti !

L’homme a fait clic

Au petit baluchon.

Adieu, fleur de fabrique.

Adieu, fleurs de nichons. -Et revenir ?

Bernique.
Elle pleure, elle endure. Ça faisait tant de bien.

Ces petites morsures

Mon

Poussy. mon

Poussin -Et ce lit de brûlures.
Fini.

Les larmes ont

Comme un sel de friture.

Les cris d’accordéon

Savent garder sans fond

Un bon chagrin qui dure.
Un chagrin qui se fond

Dans la manufacture

Boulons, pitons, crampons -Avec tout ce charbon
Qui croque à la denture.
Mon

Dieu, sais-tu par cœur

L’amour et la pâleur

Dans ces pays de briques.

Les goûts et les couleurs

Des filles de fabrique ?

Norge
Enfance

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Publié dansGeo Norge Georges MoginPoètes

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