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IdylleGeo Norge Georges Mogin

Mettons que je n’ai rien dit.

Mettons qu’il n’était pas l’heure.

Mettons que sonnait midi

Pour les pitances majeures.
Entends-tu marcher la nuit

Sur ses pantoufles de mousse,

Entcnds-tu la lune rousse

Qui vient glousser dans ses buis ?
Mettons que je n’ai rien dit ;

Silence, ma fine biche.

Lançons un maravédis

Dans la sébile du riche.
Chambrière, un coup de brosse

Au saint-frusquin du pendu.

Car son fils rose et dodu

En a besoin pour ses noces.
Mettons que je suis confus.

Allez, la terre tranquille

Peut tourner comme un gros fût

Clouté de cœurs et de villes.
Allez, aux bons carrefours,

La croix peut saigner en douce.

Mettons que vous êtes sourds.

Excusez-moi si je tousse.
Bon poids, bon goût, bon aunagc.

Ni enfer, ni paradis.

Soyez heureux en ménage.

Mettons que je n’ai rien dit.
Encore un air de guitare.

Encore un doigt d’Armagnac.

Le ciel est plat comme un lac ;

Juste un souffle pour

Icare.
Merlin dort dans son taudis

De glaise et de feuilles mortes.

Viviane a scellé la porte.

Mettons que je n’ai rien dit.
Ces voix, ces cris, ces sanglots.

Tout ça n’est rien, mon doux frère ;

C’est du bruit, il faut s’y faire.

C’est le bruit que font les mots.
Vive

Dieu, vive le beurre :

Le clairon vend à crédit

La victoire à l’ennemi.

Mettons qu’il n’était pas l’heure.
Chance ou guigne, azur ou givre.

Qui ne veut mourir doit vivre.

Janvier treize, un vendredi.

Mettons que je n’ai rien dit.

Norge

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Publié dansGeo Norge Georges MoginPoètes

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