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Je me Suis InstalléJean Tardieu

Je me suis installé pour y mourir dans une image.
Une chambre étroite
et sa fenêtre
protégée
par de très vieux chênes-lièges.
Le chemin les cailloux les romarins
dévalent entre les rochers
jusqu’à la forêt
redevenue sauvage
que termine l’altesse
d’un pin parasol
aux deux couleurs :
vert obscur pour amasser l’ombre
vert clair pour saluer le matin.
Quand je me penche
je vois à droite
sept rangs de collines violettes
et au bout de mon regard
des îles grecques
allongées, heureuses
sur une coupe brillante
qui n’en finit pas de s’éteindre
depuis que l’homme se débat
dans ses pensées.
Je ne veux pas m’en aller

Je ne partirai jamais.

Jean Tardieu

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Publié dansJean TardieuPoètes

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