Aller directement au contenu

CrépitementsBlaise Cendrars

Les arcencielesques dissonances de la

Tour dans sa
télégraphie sans fil

Midi

Minuit

On se dit merde de tous les coins de l’univers
Étincelles
Jaune de chrome
On est en contact
De tous les côtés les transatlantiques s’approchent
S’éloignent
Toutes les montres sont mises à l’heure
Et les cloches sonnent
Paris-Midi annonce qu’un professeur allemand a été
mangé par les cannibales au

Congo

C’est bien fait
L’Intransigeant ce soir publie des vers pour cartes postales

C’est idiot quand tous les astrologues cambriolent les
étoiles

On n’y voit plus

J’interroge le ciel

L’Institut

Météorologique annonce du mauvais temps
Il n’y a pas de futurisme
Il n’y a pas de simultanéité
Bodin a brûlé toutes les sorcières
Il n’y a rien
Il n’y a plus d’horoscopes et il faut travailler
Je suis inquiet
L’Esprit
Je vais partir en voyage
Et j’envoie ce poème dépouillé à mon ami

R…
Septembre 1913.

Blaise Cendrars

Lectures : 0
Publié dansBlaise CendrarsPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *