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ClubBlaise Cendrars

La rue bien qu’indiquée sur le plan officiel de la ville
n’est encore constituée que par des clôtures de
planches et des monceaux de gravats

On ne la franchit qu’en sautant au petit bonheur les
flaques d’eau et les fondrières

Au bout du boulevard inachevé qu’éclairent de puissantes
lampes à arc est le club des

Haricots

Noirs qui est
aussi une agence matrimoniale

Coiffés d’un feutre de cow-boy ou d’une casquette à
oreillettes

Le visage dur

Des hommes descendent de leur 60 chevaux qu’ils
étrennent s’inscrivent consultent l’album des photographies

Choisissent leur fiancée qui sur un câble s’embarquera
à

Cherbourg sur le

Kaiser

Wilhelm et arrivera à
toute vapeur

Ce sont surtout des

Allemandes

Un lad vêtu de noir chaussé de molleton d’une correction
glaciale ouvre la porte et toise le nouveau venu d’un
air soupçonneux

Je bois un cocktail au whisky puis un deuxième puis un
troisième

Puis un mint-julep un milk-rnother un prairy-oyster
un night-cap

Blaise Cendrars

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Publié dansBlaise CendrarsPoètes

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