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Bombay-ExpressBlaise Cendrars

La vie que j’ai menée
M’empêche de me suicider
Tout bondit
Les femmes roulent sous les roues
Avec de grands cris
Les tape-cul en éventail sont à la porte des gares.
J’ai de la musique sous les ongles.
Je n’ai jamais aimé

Mascagni
Ni l’art ni les

Artistes
Ni les barrières ni les ponts
Ni les trombones ni les pistons
Je ne sais plus rien
Je ne comprends plus…
Cette caresse
Que la carte géographique en frissonne
Cette année ou l’année prochaine
La critique d’art est aussi imbécile que l’espéranto
Brindisi
Au revoir au revoir
Je suis né dans cette ville
Et mon fils également
Lui dont le front est comme le vagin de sa mère
Il y a des pensées qui font sursauter les autobus
Je ne lis plus les livres qui ne se trouvent que dans les
bibliothèques

Bel

A

B

C du monde
Bon voyage!
Que je t’emporte
Toi qui ris du vermillon
Avril 1914.

Blaise Cendrars

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Publié dansBlaise CendrarsPoètes

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