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Golden-GateBlaise Cendrars

C’est le vieux grillage qui a donné son nom à la maison

Barres de fer grosses comme le poignet qui séparent
la salle des buveurs du comptoir où sont alignés les
liqueurs et les alcools de toutes provenances

Au temps où sévissait la fièvre de l’or

Où les femmes amenées par les traitants du

Chili ou du-
Mexique se vendaient couramment aux enchères

Tous les bars étaient pourvus de grillages semblables

Alors les barmen ne servaient leurs clients que le revolver
au poing

Il n’était pas rare qu’un homme fût assassiné pour un
gobelet

Il est vrai qu’aujourd’hui le grillage n’est plus là que
pour le pittoresque

Tout de même des

Chinois sont là et boivent

Des

Allemands des

Mexicains

Et aussi quelques

Canaques venus avec les petits vapeurs
chargés de nacre de copra d’écaillé de tortues

Chanteuses

Maquillage atroce employés de banque bandits matelots
aux mains énormes

Blaise Cendrars

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Publié dansBlaise CendrarsPoètes

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