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Chanson d’hiverArmand Silvestre

Dans la forêt que que l’hiver navre

J’allais silencieux et seul ;

La lèvre était comme un cadavre

Où la neige jette un linceul.

Les dernières feuilles froissées

Couraient sur le sol sans gazons

Et, sur le deuil de mes pensées.

Planait le deuil des horizons.

Les grands arbres jaunes de mousse

Pleuraient sur les lis défleuris.

La pitié des choses est douce

A ceux que l’amour a meurtris.

Mon coeur est le bois morne et sombre

Dont le vent broya les sommets ;

C’est le mort aux yeux noyés d’ombre

Qu’un voile recouvre à jamais.

Ah ! sous les larmes des vieux chênes,

Je voudrais dormir à côté,

Et, par les floraisons prochaines,

Sentir mon coeur ressuscité !

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Publié dansArmand SilvestrePoètes

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