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Sur un albumArmand Silvestre

Le temps emporte d’un coup d’aile

Et, sans les compter, nos instants ;

Seuls, une heure, de temps en temps,

Nous laisse un doux souvenir d’elle.
Chaque jour, dans le cœur fidèle,

Fait revivre ses traits flottants,

Comme on revoit chaque printemps

Fleurir les tombes d’asphodèle.
Il suffît souvent d’une main

Qui se tend sur votre chemin

Et vous quitte à peine pressée ;
Il suffit de moins quelquefois,

D’un regard ou d’un son de voix,

Pour charmer longtemps la pensée.
Lille, 27 novembre 1881.

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Publié dansArmand SilvestrePoètes

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