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À Madame M. NAlfred de Musset

Sonnet.

Je vous ai vue enfant, maintenant que j’y pense,
Fraîche comme une rose et le cœur dans les yeux.
Je vous ai vu bambin, boudeur et paresseux ;
Vous aimiez lord Byron, les grands vers et la danse.

Ainsi nous revenaient les jours de notre enfance,
Et nous parlions déjà le langage des vieux ;
Ce jeune souvenir riait entre nous deux,
Léger comme un écho, gai comme l’espérance.

Le lâche craint le temps parce qu’il fait mourir ;
Il croit son mur gâté lorsqu’une fleur y pousse.
O voyageur ami, père du souvenir !

C’est ta main consolante, et si sage et si douce,
Qui consacre à jamais un pas fait sur la mousse,
Le hochet d’un enfant, un regard, un soupir.

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Publié dansAlfred de MussetPoètes

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