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Si je pouvais porter dedans le seinTheodore Agrippa d Aubigne

Sonnet XXIII.

Si je pouvoy’ porter dedans le sein, Madame,
Avec mon amitié celle que j’ayme aussi,
Je ne me plongeroy au curieux souci
Qui dévore mes sens d’une ennuyeuse flamme.

Doncques pour arrester l’aiguillon qui m’entame
Donnez moy ce pourtraict, où je puisse transy
Effacer vostre teint d’un désir endurci,
Dévorant vos beautez de la faim de mon âme.

Mourir comme mourut Laodamie, alors
Que de son ami mort elle embrassa le corps,
De ses ardents regrets réchauffant cette glace,

Mourir vous contemplant, de joye et de langueur.
J’ai bien dessus mon coeur portraicte vostre face
De la main de l’amour, mais vous avez mon coeur.

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Publié dansPoètesTheodore Agrippa d Aubigne

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