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Les brochetsAntoine-Vincent Arnault

Fable VI, Livre V.

Quelques brochets jetés dans nos étangs
N’y sont pas tout-à-fait nuisibles.
Craints des poissons de tous les rangs,
Mais au fretin lui seul terribles,
S’ils vivent des petits, ils font vivre les grands.
Des avortons, sans cesse, engloutissant la tourbe,
Ils accroissent d’autant la part des gros mangeurs ;
Et de plus à ces bons nageurs
Ne laissent pas le temps de croupir dans la bourbe.
Il faut dire la vérité :
La critique est utile, et sa sévérité
Dont notre apologue est l’emblème,
Peut avoir au Parnasse un salutaire effet ;
Mais encor, pour cela, faut-il que le brochet
Ne soit pas du fretin lui-même.

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Publié dansAntoine-Vincent ArnaultPoètes

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