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Pâle d’une pâleur immuableAlphonse Beauregard

Pâle d’une pâleur immuable et sereine,
Et le buste à demi-découvert, une enfant,
Une blonde aux traits purs gît sur le marbre blanc
Où ses cheveux bouclés tombent comme une traîne.

Près d’elle un homme assis, la main sur le menton,
Regarde fixement quelque part, dans le vide.
Un crâne symbolique à l’air louche et stupide
Grimace, environné d’outils et de flacons.

Sur la morte s’épand un bleu rayon lunaire
Venant d’une fenêtre invisible. Les murs
Vaguement dessinés avec leurs coins obscurs,
Recèlent, on dirait, les apprêts d’un mystère.

L’homme armé du scalpel, pour d’autres, tentera
D’arracher à la mort le secret de la vie ;
Imitant la nature où naît et renaîtra
Un monde toujours neuf sur des forces taries.

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Publié dansAlphonse BeauregardPoètes

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