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Sonnet impressionniste (2)Alphonse Beauregard

J’avance, la nuit vient ; tout le rouge et le vert,
La gamme chromatique où le jaune domine,
Se sont changés en noir depuis que je chemine,
Et la brise s’exerce aux rafales d’hiver.

Quel trou miraculeux pour bâtir un enfer !
Il a, plein de vapeur, déjà l’air d’une usine,
Et Satan cueillerait alentour sa résine.
Il me semble qu’ici des hommes ont souffert.

J’ai frisson. Est-ce un arbre ou quelque bête fauve
Qui se profile sur la cote demi chauve ?
J’irai ; mieux vaut risquer que retourner là-bas.

Je sens ce geste plus frondeur que téméraire.
C’est se dire, escomptant son bonheur ordinaire :
Peut-être je mourrai, mais je ne le crois pas.

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Publié dansAlphonse BeauregardPoètes

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