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Une ancienne coutumeFrancois Coppee

A Tolède, c’était une ancienne coutume
Qu’avant de prendre enfin le titre d’ouvrier,
Pendant toute une nuit, chaque élève armurier
Veillât près du fourneau qui rougeoie et qui fume.

Il façonnait alors un chef-d’œuvre d’acier
Souple comme un marteau, léger comme une plume,
Et gravait sur l’estoc encor chaud de l’enclume
Le nom du maître afin de le remercier :

Ainsi pour toi, Ronsard, ma nuit s’est occupée.
J’ai tenté, moi, ton humble et fidèle apprenti,
Ton fier sonnet, flexible et fort comme une épée.

Sous mon marteau sonore a longtemps retenti
Le bon métal qui sort vermeil de l’âtre en flamme ;
Et j’ai gravé ton nom glorieux sur la lame.

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Publié dansFrancois CoppeePoètes

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