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L’entrevue au ruisseauMarceline Desbordes-Valmore

L’eau nous sépare, écoute bien :
Si tu fais un pas, tu n’as rien.

Voici ma plus belle ceinture,
Elle embaume encor de mes fleurs.
Prends les parfums et les couleurs,
Prends tout… je m’en vais sans parure.

L’eau nous sépare, écoute bien :
Si tu fais un pas, tu n’as rien.

Saistu pourquoi je viens moimême
Jeter mon ruban sur ton sein ?
C’est que tu parlais d’un larcin,
Et l’on veut donner quand on aime.

L’eau nous sépare, écoute bien ;
Si tu fais un pas, tu n’as rien.

Adieu ! ta réponse est à craindre,
Je n’ai pas le temps d’écouter ;
Mais quand je n’ose m’arrêter,
N’estce donc que toi qu’il faut plaindre ?

Ce que j’ai dit, retiensle bien :
Pour aujourd’hui, je n’ai plus rien !

Poésies inédites

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Publié dansMarceline Desbordes-ValmorePoètes

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